Jean Cézard (c’est son vrai nom !) est né le 23 mars 1924 à Membrey dans la Haute-Saône. Il est décédé le 8 avril 1977.
À seize ans déjà la passion du dessin est présente puisqu’il réalise, sans la publier, une version BD de Zorro. Ce célèbre héros vient à l’époque d’être porté au grand écran dans un « serial ». Entre 1944 et 1946, Cézard parviendra à placer quelques dessins humoristiques dans la grande presse. Puis il tentera sa chance dans la publicité mais sans résultat.
Les débuts « comiques » (1946-1948) :
En 1946, Cézard contacte trois éditeurs de journaux d’enfants et fait ainsi son entrée dans le monde de la bande dessinée :
- À l’hebdomadaire MON JOURNAL, dirigé par Madame Ratier, il propose Les Mirobolantes Aventures du Professeur Pipe, longue histoire de science-fiction parodique mettant en scène un savant étourdi mais génial, visiblement inspiré de l’univers du dessinateur Erik. Le Professeur Pipe préfigure le Professeur Mathanstock, personnage récurrent de la saga d’Arthur le Fantôme.
- Pour le bimensuel FRANCS-JEUX, édité par la Ligue de l’Enseignement, il dessine quelques contes et histoires courtes avant d’entamer Monsieur Toudou, héros gentillet dont il narre les aléas de la vie quotidienne. Il lui adjoindra un compagnon, Toulour, singe un peu gaffeur.
- À la SAETL, éditeur aux appellations et aux publications multiples (qui fera faillite sans payer les auteurs !), il donne plusieurs récits complets ainsi qu’un petit western humoristique L’As du Texas, qui paraîtra dans l’hebdomadaire PIC ET NIC.
La période « réaliste » (1948-1953)
Cézard se présente une première fois à VAILLANT, à une époque où ce journal ne recherche que des dessinateurs réalistes. Par la force des choses, il va s’adapter au marché éditorial et expérimenter ce genre dans lequel il se révélera fort brillant ! Il commence modestement par des récits romancés, au lavis, dans MODES DE PARIS, journal féminin édité par la SAETL et qui sera racheté par Cino Del Duca.
Lorsque l’hebdomadaire MON JOURNAL cesse de paraître, Bernadette Ratier publie à la place quatre collections dites de « récits complets » et fait appel à Cézard pour illustrer deux d’entre eux : Brik, un corsaire à la musculature impressionnante et Yak, un chasseur de fauves plongé dans un monde perdu et confronté à d’étranges civilisations. La conception et les scénarios de ces deux bandes sont de J.-K. Melwyn-Nash, nom de plume de Marcel Navarro, créateur du célèbre Fantax puis rédacteur en chef des éditions LUG. Cézard fait preuve d’une véritable maestria dans ces planches dignes de Hogarth.
Un retour à VAILLANT se conclut cette fois-ci par une collaboration suivie : Les Compagnons de la Section Noire, Le Chevalier de Lagardère, Terre de Héros et de nombreux récits complets dans CAMÉRA 34, un supplément de VAILLANT en format de poche.
Le retour au « comique » : 1954-1960
En janvier 1954, Cézard crée Arthur le Fantôme Justicier pour VAILLANT, sur une idée du rédacteur en chef de l’époque, Roger Lécureux. Né dans un château au Moyen âge, ce petit fantôme remonte le temps et pourchasse les malfaiteurs, toujours dans la bonne humeur. Arthur est un personnage clé